si j'ai bien compris, c'est ici...

[Cabine de Nondidju, Etoile Noire, quelque part en orbite autour de la planète Stargate]
Cela faisait un mois. Un mois s'était écoulé depuis la destruction de sa flotte par les COTG, auteurs et exécuteurs d'une superbe stratégie. Un mois qu'il n'avait plus quitté sa cabine. La barbe hirsute, l'uniforme débraillé, les cheveux sales et en pétard, il ne faisait plus rien. Enfin si... boire, beaucoup; se sustenter un minimum; faire balancer par les tubes de lancement des torpilles à plasma les membres d'équipages qui osaient venir le voir pour autre chose que pour lui amener son Whisky ou les prostituées qu'il faisait parfois venir de la capitale. Son Empire, autrefois florissant, était au bord de la ruine: il avait donné l'ordre d'arrêter l'exploitation des ressources minières de toutes ses colonies et de rapatrier tous les vaisseaux encore en état autour de l'Etoile Noire, son étoile de la mort Amirale, seule rescapée du désastre (c'est à dire 20 traqueurs flambants neufs). Toutes ses colonies se mourraient, l'activité industrielle était à zéro, la famine menaçait et la population grondait. Nondidju s'en moquait. Tout ce qu'il voulait, maintenant, c'était qu'on le laisse tranquille. Parfois, quand il arrivait à se lever sans glisser sur les bouteilles vides qui s'amoncelaient dans sa cabine, il allait jusqu'au hublot et, le regard perdu, observait l'immensité galactique qui s'étendait autour de lui. Puis, vint LE jour...
*tûûûd tûûûd tûûûd*
"Grmbl"
*tûûûd tûûûd tûûûd*
"Chhhht!"
*tûûûd tûûûd tûûûd*
"Mais merde! Ya pas moyen de cuver en paix ici?! SI c'est encore un trouffion qui veut des instructions, ça va chier!" Quelques instants plus tard, assis sur son lit, le bouton de l'holocommunicateur enclenché, il baillait et s'étirait, et tentait de deviner qui était la personne en face de lui, les yeux rougis et la vue troublée par l'alcool.
"Hey, ce bon vieux Thuf!"
"Grmbl... Big_Bouze! On a pas idée de réveiller les gens si tôt... Qu'est-ce que tu me veux?"
"Si tôt, si tôt... Il est quand même 15h, Thuf! Je ..." Impossible de finir sa phrase. De mauvaise humeur, Nondidju l'interrompit.
"Et d'abord, je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler Thuf! Thuf, c'est du passé... La LBA a laissé la place à la BLOW, et Thuf à Nondidju! C'est tout de même pas compliqué, merde!"
*sourire de son interlocuteur* "D'accord, Thuf, d'accord... Bon, dis-moi: que vas-tu faire maintenant?"
"Là? Je vais avaler deux aspirines, les laisser faire effet puis continuer ce que j'ai entrepris depuis un mois: me saouler à mort chaque jour qui passe, et accueillir parfois une femme dans mon couchette. Que veux-tu que je fasse d'autre? Et puis, de toutes façons, qu'est-ce que ça peut bien te faire?"
"Eh bien disons que... j'ai une proposition à te faire..."
"Mouais, je te vois venir. Etre commandant par intérim, ça ne m'intéresse pas, ok? Alors si c'est tout ce que tu voulais me dire, tu peux aller voir ailleurs si j'y suis."
"Et si je te disais que je cherche à léguer ma flotte?"

[Trois jours plus tard, pont principal de l'Etoile Noire, orbite de la planète Tostaky]
Devant les deux Empereurs s'étendait, à perte de vue, la flotte de combat de Big_Brother. Chasseurs, croiseurs, vaisseaux de bataille, bombardiers orbitaux, destructeurs. Les monstres d'acier obstruaient complétement la vue de l'immense vitre qui donnait sur l'extérieur. C'était à peine si l'on pouvait parfois apercevoir la planète à travers la masse d'acier des vaisseaux.
*sifflement admiratif* "Eh bèh mon cochon! Tu cachais bien ton jeu, hein? Jolie flottille que tu as là! Et tu vas l'abandonner?"
Nondidju était méconnaissable: rasé de près; ses longs cheveux soignés, peignés, ramenés en arrière pour former leur habituelle queue de cheval; l'uniforme lavé, repassé, ajusté au millimètre. Seul ses yeux encore rouges trahissaient l'homme qu'il avait été durant le mois écoulé, le col ouvert de son uniforme étant signe de sa nonchalance habituelle. La fin de la conversation qu'il avait eue avec son vieil ami quelques jours auparavant l'avait métamorphosé.
"Non, je ne l'abandonne pas. Je la lègue. Et à quelqu'un en qui j'ai toute confiance. Fais en bon usage"

[Deux semaines plus tard, même endroit]
"Bon, Messieurs, je crois que nous commençons à nous en sortir honorablement, non? Vous pourriez afficher les bilans de nos dernières sorties sur l'écran principal, s'il vous plaît?"
"Tout de suite, Commandeur!"
Quelques millisecondes plus tard, plusieurs rapports de combat, sous forme simplifiée, apparaissaient en vrac sur la verrière:

Cela faisait plusieurs moi que Ankor Gaal, un des Lieutenant du Commandeur Thufir avait été affecté aux communications entre son ancien Empire et le conglomérat BLOW. Il s'ennuyait en général assez fermement, le nouveau dirigeant de l'Empire déchu étant assez solitaire. Mais un ordre est un ordre, surtout quand il vient d'un homme avec de telles colères. La dernière fois qu'il avait fait une erreur, il avait échappé de peu aux tubes lance-torpilles.

Cette nuit-là, Ankor fut réveillé par la stridente sonnerie des holocommunications prioritaires. L'Empereur Bartleby voulait atteindre les dirigeants BLOW.


- Ici Ankor Gaal, j'écoute.

- Lieutenant Gaal, ici Bartleby, leader de l'ex Empire Nondidju. J'ai une communication urgente pour les guerriers du conglomérat.

- Je me doute bien que c'est urgent, sinon vous seriez passé par l'autre canal. D'ailleurs, vous auriez dû! Je ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point cette sonnerie est... *interruption due aux hurlements du Commandant Bartleby*

- MAIS JE N'EN AI RIEN A FAIRE, LIEUTENANT! Vous pourriez faire jouer du Youn à vos sirènes que je m'en tamponnerai encore avec une babouche! J'ai ici une flotille de RIPs et leur escorte de Destructeurs qui me foncent dessus! Il me faut de l'aide...

- Bon, bon, on se calme... Ce que j'en disais moi, c'est que... *nouvelle coupure, Bartleby devenant fou*

- MAIS VOUS ALLEZ LA FERMER OUI?! TRANSMETTEZ LE MESSAGE ET C'EST TOUT! *voix qui se fait mielleuse, menaces à peine voilées* Ou préférez-vous que j'explique moi-même au Commandeur Thufir pourquoi je ne veux plus passer par vous?


Quelques minutes plus tard, Ankor Gaal, blanc comme un linge, transmettait le message suivant sur le canal prioritaire des BLOW:
"Message urgent, type 5. Code prioritaire 3.
Les scanners du Commandant Bartleby ont repéré une flottille ennemie en approche lente d'une de ses colonies. Demande d'aide en urgence, interception souhaitée"
Shaka, l'insomniaque, est le premier a réagir et lance l'holocommunicateur global, faisant se retrouver tous les Empereurs BLOW sur l'écran, en une étrange scène. Le Joker, maquillage blanc sur le visage, était en train de délirer à propos d'une chauve souris géante et du cadeau en forme de cercueil qu'il voulait lui faire. Kyuss et Saxo51, les grands mineurs, étaient perdus dans la contemplation d'un tableau de comptabilité ixionesque à multiples entrées, rempli de nombres se chiffrant en centaines de millions avec, sur le côté, un compte rendu de leurs échanges commerciaux florissants. Thufir, lassé de piller son voisin EREBE, était alangui dans les bras d'une des prostituées qui peuplaient la capitale de son Empire. Restait finalement Hypérion, leur diplomate en mousse, le Commandant le plus sérieux et constant de leur alliance de gayzous; tranquillement calé dans le confortable fauteuil de sa salle de commandement, il regardait sa flotte croître.

Shaka: Hey, Thuf' qu'est-ce que tu fous encore?!

Thufir: Bah quoi? Je fête les 145M de rentabilité et les 46 RIPs atomisées de mon voisin! Commence à raider au lieu de monter ta flotte en carton, et tu pourras peut-être me dire ce que j'ai à faire...

Shaka: ma flotte en carton, elle est encore là, c'est pas le cas de la tienne!

Thufir: dis donc, tu...

Kyuss: Bon, c'est fini les deux pervers? J'ai du deut à vendre et des mines à construire moi... Tu nous veux quoi, Shaka?

Hypérion: ...

Joker: oui, parce que j'ai un homme masqué à trucider moi!

Tous, sauf Hypérion: Euuuuh, oui, d'accord...

Shaka: Bref! Qui est en G1, a du deut à dépenser, une flotte en état, et peux atomiser de la RIP?

Thufir: c'est une devinette? Je dirai, au hasard... Tous les COTG. J'ai bon? J'ai gagné quoi?

Kyuss: Thuf', t'es vraiment qu'une brèle! C'est pour aider qui, Shaka?

Thufir: oué bah débrouillez-vous sans moi, ma flotte vole en G10 *reprend ses activités interdites aux moins de 18 ans avec sa "conquête" et coupe la communication*

Shaka: consternant le Thuf'... Devient de plus en plus con... Ça le concerne en plus, c'est son ancien empire qui subit un assaut d'un certain Clinton, de la LOL.

Saxo51: Bon ben ça me concerne pas non plus, à moins que tu aies découvert le moyen de détruire les RIPs à coups de Pts

Hypérion: ...

Kyuss: Saxo a raison, Shaka. Je coupe aussi.

Shaka: ah ben me voilà fin... Tout seul avec Hyp' qui dort...

Hypérion: je dors pas... C'est envoyé. Brouilleurs activés. Je vous envoie le rapport demain matin. Bonne nuit.

Shaka: ... Didju! C'est un robot ou quoi celui-là?

Fin de l'holoconférence BLOW.


Quelques heures plus tard, sur la grande verrière de commandement du conglomérat, l'Empereur Hypérion faisait défiler les statistiques de son premier combat digne des plus grands:

Quartier général de la BLOW, 18 mois après sa création.

Déambulant dans les couloirs étroits des bâtiments de la station spatiale, le Suprême et Magnificient Empereur Hypérion (comme il voulait désormais que tout le monde l'appelle) réfléchissait aux mots qu'il allait employer pendant sa cérémonie d'investiture à la tête du Conglomérat BLOW. Son visage carré aux sourcils taillés et surmonté par sa chevelure noire comme le corbeau était songeur, ce qui n'empêchait pas ses lèvres d'afficher son rictus imbu de lui même, rendu encore plus fou par la lumière blafarde dispensées par les projecteurs accrochés aux murs.

Il faut dire que, depuis quelques mois, Hyp' le bourrin (comme les autres l'appellent vraiment) était devenu d'une autosatisfaction à faire passer un certain Naincolas, obscur dictateur hexagonal du 20ème siècle, pour le plus humble d'entre les humbles. A en croire ses officiers, il avait fallu faire retailler tout ses costumes au niveau du cou, tant il avait pris du volume. A dire vrai, personne ne savait exactement comment cela s'était produit. Apparemment, après avoir dépossédé le commandant Clinton de sa flotte et l'avoir renvoyé faire des choses que la morale réprouve avec sa secrétaire, Hyp' le taiseux, le robot sans âme qui ne quittait jamais sa RIP Amirale avait découvert que les sentiments pouvaient servir. Il était tellement heureux de se sentir « utile » et « reconnu » par ses pairs et les gueux qui peuplent l'Univers qu'il s'était mis en tête de devenir leur ehef de file et l'Empereur de toute la Galaxie (Chuck Norris en soit loué, il n'a pas encore pensé à se faire rider le visage à coups d'éclair et à se draper dans un voile noir).

Et, pour arriver à ses fins, quel meilleur moyen que de se faire aimer? Les uns après les autres, il avait défendu ses voisins contre d'éventuels envahisseurs. Pour marquer les esprits, il s'attaqua d'abord aux plus grands. C'est ainsi que Ixion et Percy Jackson se mordirent les doigts d'avoir cru bon de s'attaquer aux dévoués du Diplomate en Mousse de la BLOW.
Mais l'insatiable Hypérion ne voulut pas en rester là. Ordonnant la construction d'une immense armada, il commença à piller lui-même ceux qu'il avait fait serment de protéger, puis, quand il se sentit assez fort, il parti à la conquête des mondes voisins. Vint alors le temps des destructions: se basant sur son impressionnante escouades de Torpilleurs stellaires, il mit à mal tous les bunkers alentours, s'emparant sans vergogne des richesses des Roitelets déchus. A cette époque chut Delimurat1, le fier Samourai. Suivirent Lord Ganjah, l'enfant des Dieux et Keiran, le Zanarchiste poilu. S'enhardissant de plus en plus, Hypérion le destructeur finit par trouver ses voisins par trop inintéressants et se tourna vers deux autres proies.

Pour commencer, il allait se payer la peau d'une bête fauve, dans l'idée de s'en faire une descente de lit. Copiant ses techniques à la perfection, il étudia ses habitudes, à l'affut, attendant le moment propice. L'instant tant espéré arriva enfin et Hyp' le presque Empereur jubilait déjà. Joie de courte durée. Une fois la traque lancée, il remarqua avec effroi qu'il n'y arriverait jamais seul. Lui, le grand Commandeur, futur Commandeur en Chef des BLOW et Empereur de l'Univers, allait devoir abandonner son rêve. Ou demander de l'aide. Ce qu'il fit. A Contrecoeur. D'autant que la seule personne à pouvoir l'aider était l'ex gloire montante du Conglomérat, maintenant tombé dans la décadence: le Commandeur Thufir. Et c'est ainsi que, à l'heure actuelle, la dépouille de l'Ange déchu Leopard traîne au pied de son lit, et qu'il le foule aux pieds tous les matins.
Ruminant cet échec, cette tache sombre sur son palmarès, Hypérion le Fougueux chercha une nouvelle cible. Et comme qui cherche, trouve, il trouva. Un nouvel innocent aller payer pour que le Commandeur au gros cou puisse assouvir sa soif de pouvoir. Et cette future victime c'était Brun010, un Mur qui se croyait indestructible. Une fois ses calculs effectués, il lança ses pilotes à l'attaque, ravageant la planète du pauvre Commandeur, annihilant flotte, mastodontes de l'espace et systèmes défensifs, ne laissant derrière lui que cendres en débris.

C'est ainsi que, un beau matin, il convoqua les membres du Conglomérat pour leur montrer le fruit de sa dernière attaque et se faire enfin reconnaître comme Suprème et Magnificient Leader Incontesté et Incontestable du Conglomérat (ça en jette, n'est-ce pas?). Voici donc ce que les holoprojecteurs tridimensionnels projetèrent au milieu de la pièce:


Rapport de combat


Une fois les hologrammes dissipés, il se tourna vers ses coéquipiers, rictus carnassier aux lèvres.

Hyp': Alors? Ne vous avais-je pas dit que la tête de la BLOW me revenait de droit? Que c'est moi le plus beau, le plus grand, le plus fort, le plus...

Thufir: La barbe, crétin! J'ai suivi ton attaque sur les écrans de contrôle de ma Phalange et tu t'y es pris comme une brèle. Tu n'as même pas remarqué que Brun010 avait stationné 17.000 vaisseaux supplémentaire sur sa planète et que ta rentabilité allait en décroître de 100.000.000 ...

Shaka: Ouais! Et que sans mes recycleurs, tu serais à pertes! (rapport de rc)

Thufir: Pareil pour les miens! Et j'aurai pu me faire 40.000.000 si tu avais daigné me laisser passer sur ses renforts! Egoïste! (rapport de rc)

Kyuss: et sans mon deutérium, tes vaisseaux seraient restés à quai! D'ailleurs j'attends toujours ton payement, Suprème et Magnificient Empereur de mon cul!

Hyp': *criant* Je ne vous permet pas! Je suis le plus grand, le plus fort, le plus beau! Je suis le futur chef suprême de toute la galaxie! Je suis celui devant qui les peuples trembleront et s'inclineront! Je suis...

Shaka: Le roi des crétins!

Kyuss: Et des arnaqueurs!

Thuf: Et des mauvais calculs! Et maintenant, tu m'excuseras, mais j'ai un nouveau bordel à inaugurer sur une de mes colonies. Salut!
(Nda: faut pas oublier que Thuf', pas bête, a rétabli une variante du droit de cuissage dans tout son empire)

Kyuss: Et moi de vrais clients à honorer de mes stocks! A jamais!

Shaka: moi j'ai rien à faire, mais tu m'emmerdes! A plus part, vieux bouc!

C'est ainsi qu'Hypérion se retrouva seul et jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait plus! (Et certains murmurent qu'il aurait ajouté pour lui-même: « à faire alliance avec des pouilleux incapables de reconnaître le vrai talent! »)



A Suivre.
Peut-être.